XIXème siècle

Délia Tétreault (1865-1941)

Rédaction :

Née le 4 février 1865 à Marieville, Délia Tétreault est la fondatrice des missionnaires de l’Immaculée-Conception, première congrégation de femmes missionnaires en Amérique.

Cadette d’une famille de sept enfants, elle a deux ans lorsque sa mère décède et que son père l’abandonne. Délia sera élevée par son parrain et sa marraine. Elle grandit en ressentant l’appel de la vocation religieuse. Dès ses 18 ans, elle tente successivement de joindre deux communautés : les Carmélites et plus tard, les Sœurs grises de Saint-Hyacinthe, mais est refusée ou renvoyée en raison de sa mauvaise santé. Délia cherche sa vocation pendant presque 20 ans.

En 1902, elle réalise une partie de son rêve : la fondation d’une école permettant la formation pour le travail missionnaires dans les pays lointains. Le pape Pie X accorde sa bénédiction à cette nouvelle congrégation, et les nomme Sœurs de l’Immaculée-Conception. Délia Tétreault prononce ses vœux perpétuels en 1905 et prend le nom de sœur Marie-du-Saint-Esprit.

Sa santé précaire ne lui permettant pas d’être elle-même missionnaire, elle recrute alors de nombreuses religieuses qui réalisent ce grand projet pour elle. Un premier groupe quittant pour la Chine en 1909, d’autres missions suivent et sont fondées dans plusieurs villes et pays à travers le monde, tels que les Philippines en 1921, à Rome en 1925, au Japon en 1926 et à Hong Kong en 1927. Ces missionnaires dirigent des écoles, des refuges et des orphelinats, selon les besoins des communautés locales.

Frappée par la paralysie en 1933, Délia Tétreault meurt en 1941.

Publication le 9 juin 2022.

https://crc-canada.net/…/20e-siecle/marie-st-esprit.html

Références :

  • Musée Délia-Tétreault, https://www.museedeliatetreault.ca/
  • Chantal Gauthier. Femmes sans frontières : l’histoire des Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception, 1902-2007, Outremont, Carte blanche, 2008, 499p.

Congrégation des sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours

Rédaction :

Après 130 ans à Saint Damien de Buckland, la Congrégation des sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours quitte ce lieu en 2022.

Suivant la mission des fondateurs, soit le Père Joseph-Onésime Brousseau et Virginie Fournier, les sœurs se sont occupées autant des orphelins, que des pauvres ainsi que des personnes âgées, bref de tous ceux que l’on appelle alors les « nécessiteux ».

Prônant également l’éducation, elles ont fait de Saint-Damien, un lieu important pour l’instruction en fondant de nombreuses écoles autant pour les filles que les garçons.

Se trouvant dans un milieu rural, les sœurs ont appris à être autosuffisantes avec la ferme du Lac Vert, léguée par la communauté des Frères de Notre-Dame des Champs en 1924. Faisant preuve d’une grande débrouillardise les sœurs ont également appris à exercer plusieurs métiers, dont la dentisterie, la phytothérapie, l’optométrie et la comptabilité.

Avec leur départ, la Congrégation des sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours ne laisse pas seulement un patrimoine bâti, mais également tout un pan de l’histoire de Saint-Damien-de-Buckland, qui s’inscrit dans la mémoire collective de la région de Bellechasse.

Publication le 23 juin 2022.

Crédit : Collection de Marie-Josée Lettre

Pour plus en savoir plus sur la communauté et le travail de celle-ci, visitez Le Centre historique et circuit patrimonial NDPS, une histoire de femmes : https://centrehistorique.shbellechasse.com/.

Dina Bélanger (1897-1929)

Rédaction : Société d’histoire de Sillery

Dina Bélanger naît le 30 avril 1897 dans la paroisse Notre-Dame de Jacques-Cartier aujourd’hui connue comme le quartier Saint-Roch à Québec. À l’âge de huit ans, elle commence des études musicales. Devant son talent exceptionnel, ses professeurs recommandent à ses parents de l’inscrire à l’Institute of Musical Art de New York. Elle se spécialise alors en harmonie (étude des accords).

Lorsqu’elle revient à Québec, Dina Bélanger donne des concerts de charité et œuvre dans sa paroisse en tant que bénévole. Son désir de se rapprocher du Christ, datant de son enfance, l’amène à entrer en religion au couvent de Jésus-Marie de Sillery le 11 août 1921, à l’âge de 24 ans. Elle prend alors le nom de sœur Marie Sainte-Cécile de Rome.

Quelques années plus tard, elle contracte la fièvre scarlatine qui se transforme en une tuberculose fulgurante. Elle décède le 4 septembre 1929 à l’âge de 32 ans.

Dina Bélanger s’est plutôt fait connaître après sa mort, grâce à son autobiographie « Une vie dans le Christ » publiée de façon posthume en 1934. Elle y fait le détail de son cheminement spirituel, de sa vision de l’Amour du Christ et de son expérience religieuse. Elle se fait alors considérer comme une mystique, soit une personne qui ressent fortement la présence de Dieu en elle et dans le monde. Ce sont 43 000 exemplaires français et anglais et plus demi-million d’extraits qui seront vendus entre 1943 et 1953.

Dès 1939, à Québec, on commence un procès diocésain pour sa béatification. Ce n’est que depuis le 20 mars 1993 qu’elle est reconnue comme Bienheureuse par l’église. Elle devient ainsi la première « sainte » née à Québec.

Publication le 16 juin 2022.

Source photo : Centre Dina-Bélanger

Pour en savoir plus :
Andréanne Vailles, « Dina Bélanger », La société d’histoire de Sillery, https://www.histoiresillery.org/dina-belanger/…


XXème siècle

Sœur Louise Godin (1917-2020)

Rédaction :

Louise Godin naît le 13 juillet 1917 dans une famille aisée de Trois-Rivières. Élevée à Toronto, elle gradue du High School St-Joseph’s Convent en 1936. Dès 1940, elle complète un baccalauréat ès arts à l’Université Laval, qui sera suivi, deux ans plus tard, par son entrée au Monastère des Ursulines de Québec sous le nom de Marie-de-Grand-Pouvoir. Son admission chez les Ursulines lui permet de réaliser son rêve de poursuivre librement ses études universitaires. De fait, au cours des années suivantes, elle complète un certificat de licence en latin ainsi qu’une maîtrise en littérature anglaise de l’Université Laval (Québec), un baccalauréat et une maîtrise en pédagogie au Collège Saint-Joseph (Nouveau-Brunswick), une maîtrise de recherche en biologie de l’université catholique Notre-Dame (Indiana, États-Unis) (1969) ainsi qu’un doctorat en didactique des langues de l’Université Laval (1981). Durant plusieurs années, elle enseigne l’anglais et les sciences aux monastères de Québec et de Saint-Léonard (Nouveau-Brunswick).

En 1949, elle suit des cours de dessin et de peinture par correspondance, alors qu’elle se remet d’une tuberculose. Se découvrant une passion pour les arts, elle pratique ensuite l’aquarelle et illustre différents pans de la vie des Ursulines. Elle accepte également des contrats d’illustration de livres, notamment de Marie-de-l’Incarnation; transparence d’évangile publié en 1989, tout comme la réalisation de 19 tableaux représentant le parcours de Marie-de-l’Incarnation. Sœur Godin s’occupe momentanément de l’ancien Musée des Ursulines en effectuant quelques travaux de restauration d’œuvres sur toile grâce à ses connaissances en histoire et en art. Elle décède en 2020, à l’âge de 102 ans.

Le legs de sœur Godin est considérable. Le dévouement, la sagesse et la curiosité intellectuelle dont elle a fait preuve tout au long de sa vie ont su inspirer ses consœurs, tout comme des générations d’élèves de l’école des Ursulines. Aujourd’hui, certaines de ses œuvres ornent les murs du Monastère de Québec.

Publication le 30 juin 2022.

Sœur Louise Godin, o.s.u. (1917-2020). « Les Highlanders (clan Fraser) furent bien au chaud durant cet hiver 1759 ». 56,4 cm x 45,4 cm, Monastère de Québec. Crédit : Pôle culturel du Monastère des Ursulines

Références :

  • Christine Cheyrou. Les Ursulines de Québec; Espaces et mémoires. Groupes Fides, 2015, 212 p.
  • Shirley Nadeau. « A tour of the Ursuline convent: Guided by a “living Treasure” » Chronicle Telegraph, 7 mai 2014, 4 p.

Sœur Madeleine Juneau (1945-2020)

Rédaction :

Née le 10 novembre 1945, à Saint-Augustin de Desmaures, Sœur Madeleine Juneau fait son entrée au Noviciat de Beauport en 1964, où elle devient postulante et où elle y prononce ses vœux le 20 août 1966. Détentrice d’un baccalauréat en pédagogie et d’une maîtrise en histoire de l’Université de Montréal, elle a été pédagogue pendant une vingtaine d’années avant de faire son entrée dans le monde muséal. Elle dirige le service éducatif de la Maison Saint-Gabriel, musée et site historique depuis treize ans lorsque la Congrégation de Notre-Dame lui en propose la direction générale en 1997. Grâce à son travail acharné et à son dévouement exemplaire, elle a remis sur pied l’institution qu’est la Maison Saint-Gabriel et a assuré sa pérennité en développant une multitude de projets. Elle y a coordonné et conçu plusieurs expositions qui lui ont valu de nombreuses reconnaissances sur le plan national, dont des participations aux Rencontres francophones nouvelles technologies et institutions muséales tenues à Dijon et à Montréal.

Impliquée dans de nombreux comités et associations, elle est reconnue comme une femme ayant une vision entrepreneuriale. Elle a reçu, en 2016, le Prix d’histoire du Gouverneur général du Canada pour la reconnaissance exceptionnelle des programmes muséaux présentés à la Maison Saint-Gabriel. Elle a été nommée chevalière de l’Ordre national du Québec en 2017 et le gouvernement fédéral lui a également remis la Croix du service méritoire (division civile). Lors son décès, survenu le 25 juin 2020, de nombreux témoignages ont évoqué le souvenir d’une femme aimée par sa communauté, où celle-ci s’est dévouée entièrement durant plusieurs années.

Publication le 3 juin 2022.