Agathe de Saint-Père (1657-1747)
Rédaction :
Agathe de Saint-Père (1657-1747) s’est démarquée en tant que première femme manufacturière au temps de la Nouvelle-France. En 1685, elle épouse Pierre Legardeur de Repentigny. Son mari s’absente souvent, car il fait des expéditions militaires partout en Nouvelle-France. Il se repose sur elle pour la gestion de ses affaires. L’historienne Nicolle Forget explique qu’Agathe « exploite des congés de traite [ qui sont des permis pour engager des coureurs des bois pour faire le commerce des fourrures ], loue, échange, et vend des propriétés et gère les affaires de son mari tout en élevant sa famille ».
En 1706, un bateau français qui devait ravitailler la colonie a été capturé par les Anglais. La Nouvelle-France est menacée par la pénurie de biens de consommation et de nourriture provenant de France. Agathe prend les choses en main en constituant sa propre manufacture de tissus. S’inspirant des méthodes traditionnelles autochtones, elle fabrique de nouveaux tissus à partir de fibres locales, issues des fleurs, d’écorces d’arbres, et aussi de poil de bison. Elle expérimente de nouveaux moyens d’obtenir des couleurs vives pour teindre les vêtements. Elle fabrique aussi du sirop d’érable. Agathe impressionne par la qualité des biens qu’elle produit. Elle est un modèle à suivre pour montrer l’importance de l’autosuffisance alimentaire. Une plaque est érigée en son honneur près de l’endroit où se trouvait son atelier, au coin des rues Saint-Paul et Saint-François-Xavier, à Montréal.
Publication le 21 juillet 2022.
Références :
Nicolle Forget, « Agathe de Saint-Père (1657-1748) » (https://fondationlionelgroulx.org/…/agathe-de-saint-pere), sur www.fondationlionelgroulx.org, mai 2019 (consulté le 13 juillet 2022).
– Madeleine Doyon-Ferland, « SAINT-PÈRE, AGATHE DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval /University of Toronto, 2003-, consulté le 28 juin 2022, http://www.biographi.ca/fr/bio/saint_pere_agathe_de_3F.html
Marie-Anne Barbel (1704- 1793)
Rédaction :
Marie-Anne Barbel nait le 26 août 1704 à Québec, fille de Jacques Barbel, juge seigneurial et notaire royal et Marie-Anne LePicard.
Elle épouse, le 31 décembre 1723 Jean-Louis Fornel (Fournel 1698-1745), marchand bourgeois, entrepreneur et explorateur. Elle s’occupe et gère les affaires de son mari pendant ses séjours sur la côte du Labrador. Louis décède prématurément en 1745. Dès lors, elle assumera la poursuite des affaires. En plus de voir à ses exploitations, elle consolide ses acquisitions immobilières. En 1746, la guerre de Succession d’Autriche est l’occasion de fonder une maison de poterie sur ses propriétés. Cependant l’aventure ne se révèle pas aussi dynamique qu’espérée.
En 1749, l’intendant Bigot lui cède la concession de la baie des Esquimaux pour 12 ans. De même que le bail de six ans de la traite des fourrures de Tadoussac et ses cinq comptoirs.
Au moment de la guerre de la conquête, plusieurs de ses propriétés furent détruites sous les bombardements de 1759.
Après, on ne retrouve plus son nom dans les actes notariés. En 1765, elle fait dresser l’inventaire des biens de la communauté et le partage suivra entre elle et ses cinq enfants vivants. Les biens sont évalués à 72 370 livres et les dettes à 39 209 livres. Marie-Anne garde la maison de la rue Sous-le-Fort et s’y installe avec trois de ses enfants, ses filles Louise et Françoise s’étant déjà mariées en 1758 et 1760.
Publication le 15 juillet 2023.
Références :
Dale Miquelon, « BARBEL, MARIE-ANNE (Fornel) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 15 juill. 2023, http://www.biographi.ca/fr/bio/barbel_marie_anne_4F.html
Liliane Plamondon, « Marie-Anne Barbel, bourgeoise commerçante » dans Vivre la conquête, tome 1, Septentrion, 2013, p. 34 à 41.
« Marie-Anne Barbel », dans Wikipédia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Anne_Barbel.
Louise de Ramezay (1705-1776)
Rédaction :
Même si le terme « femme d’affaire » peut certainement être qualifié d’anachronique, il s’agit d’un raccourci fort intéressant pour parler de cette femme qui a consacré une bonne partie de sa vie à des activités économiques.
Au début de la vingtaine, Louise reprend la gestion de la scierie de Chambly mise sur pied par son père Claude de Ramezay (1658-1724), gouverneur de Montréal. Après la mort de sa mère, c’est Louise qui administre le patrimoine familial qui comprend, entre autres, trois seigneuries. De plus, elle est l’une des rares femmes à s’être fait concéder deux seigneuries qui, semble-t-il, avaient pour objectif d’alimenter ses autres entreprises qui comprenaient deux scieries et une tannerie. Il est difficile d’estimer les revenus de ces activités qui répondaient à la demande locale. Dans son mémoire de maîtrise, Gabrielle Brochard démontre que Louise de Ramezay est une excellente gestionnaire qui prend des mesures pour stimuler ses employés tout en surveillant étroitement leurs actions et celles de ses associés.
Dans sa jeunesse, Louise de Ramezay a vécu plusieurs années dans le Château Ramezay qui a eu de multiples vocations au fils du temps. À présent, il s’agit d’un musée dont la collection comprend le portrait d’une femme qui pourrait être Louise de Ramezay ou sa mère Charlotte Denis de la Ronde (1668-1742). Dans la ville de Chambly, une rue et un parc rappelle le souvenir de cette femme noble qui est demeurée indépendante puisqu’elle ne s’est jamais mariée.
Publication le 14 juillet 2022.
Références :
Gabrielle Brochard. Louise de Ramezay (1705-1776). Parcours d’une femme d’entreprise au Canada, Mémoire de M. A. (histoire), Université Michel de Montaigne – Bordeaux3, 2008, 267 p.
Pour en savoir plus sur Louise de Ramezay : www.biographi.ca/fr/bio/ramezay_louise_de_4F.html
Josette (1743-1819) et Marie-Anne (1745-1807) Dumon
Rédaction : Louise Langevin. Merci à la Société d’histoire et de généalogie de Belœil—Mont-Saint-Hilaire pour sa collaboration!
Ces deux sœurs ont démontré qu’il était possible de tenir un négoce à une époque où les femmes n’occupaient que rarement l’espace public. Josette, née en 1743, et Anne-Marie, née en 1745, avaient grandi à Québec avec un père marchand. À la mort de leurs parents, en 1786, elles se rendent à Belœil pour régler avec leur frère Jean-Baptiste les détails de la succession. Ce dernier leur cède ses droits en échange de l’effacement de dettes antérieures. Josette et Marie-Anne décident alors de vendre deux terrains à Québec, d’utiliser le capital pour acheter (à 41 et 43 ans) un terrain à Belœil et de démarrer un magasin général qu’elles dirigeront jusqu’à leur retraite 15 ans plus tard.
Dans un climat local de vive concurrence, les deux sœurs marchandes savent fort bien tirer leur épingle du jeu. Elles achètent à des grossistes de la région et de Montréal et elles revendent à une clientèle locale jusqu’à Saint-Hyacinthe. Grâce à leur sens des affaires, elles investissent leurs profits dans l’achat de terres ou de prairies et dans des prêts à 6 % tout en veillant à bien entretenir leurs propriétés et leurs bestiaux. Elles prennent leur retraite ensemble en 1801 dans une confortable maison et décèdent en 1807 pour Marie-Anne et en 1819 pour Josette.
L’historien Pierre Lambert, dans Les origines de Belœil (1991), souligne que les demoiselles Dumon ont été les marchandes les plus importantes de Belœil à la fin du 18e siècle malgré la très forte concurrence de plusieurs marchands. Leur audace, leur ténacité et leur capacité à faire fructifier leurs affaires ne peuvent que susciter notre admiration.
Publication le 20 juillet 2023.
Références :
Lambert, Pierre. 1994 (mis à jour en 2020). « Deux femmes en affaires à Belœil, il y a deux cents ans », en ligne [https://shgbmsh.org/capsules-commerce-et-industrie-deux…/]
Lambert, Pierre. 1991. Chapitre quatrième. Les marchands. Les origines de Belœil, Éditions du Méridien, Montréal, p.139-199
Adélaïde Desjardins (1816-1893)
Rédaction : avec la collaboration de Dominique Nantel Bergeron, arrière-arrière-petite-fille d’Adélaïde Desjardins.
Adélaïde Desjardins naît à Sainte-Rose en 1816. Fille d’agriculteurs, elle épouse à 22 ans Guillaume Nantel, un maître-tanneur de Saint-Augustin, aujourd’hui dans Mirabel. Le couple s’installe à Saint-Jérôme en 1838, après leur mariage. Il n’y aurait eu à cette époque qu’une douzaine de maisons dans cette paroisse. Ils y acquièrent un petit terrain sur le bord de la rivière du Nord, au coeur du futur village. Ils y construisent une maison, une tannerie avec vaisseaux, cuves et moulin à tan. Ce type de moulin servait à broyer l’écorce de chêne afin d’obtenir du « tan », poudre qui était utilisée en tannerie. La source d’eau qui traverse leur terre est essentielle à leur ouvrage : ils l’utilisent pour tremper le cuir, le rincer et le laver. L’eau courante sert ensuite pour évacuer les eaux usées.
Au fil du temps, le couple acquiert d’autres lopins de terre pour augmenter la superficie de leur propriété. Dominique Nantel Bergeron mentionne que selon le recensement de 1851, ils ont 150 arpents de terre, dont 45 arpents sont utilisés pour le pâturage, le jardinage, la culture du blé, et d’un verger d’arbres fruitiers. Au village, ils ont une grange, une écurie, une étable, un four, un puits et d’autres bâtiments. Ils possèdent également plusieurs animaux de ferme.
Adélaïde et son mari ont 10 enfants entre 1839 et 1857, la dernière étant née après le décès de son père cette année-là. L’aîné est alors âgé de 18 ans. Devenue veuve, Adélaïde reprend la tannerie de son mari, pendant une période de huit ans. Des journaliers font l’ouvrage de la tannerie, et font l’apprentissage de deux des fils d’Adélaïde, Jules et Maximin. À la majorité de Jules, Adélaïde lui vend la propriété et la tannerie. Depuis le décès de son mari, Adélaïde avait remboursé tous ses créanciers et contracté de nouveaux emprunts pour agrandir de nouveau la superficie de ses terres.
Neuf des dix enfants d’Adélaïde atteignent l’adulte. Malgré les sacrifices que cela a entraînés, Adélaïde et son mari ont fait le nécessaire pour que leur fils Antonin étudie au séminaire de Sainte-Thérèse. Il y deviendra le supérieur de l’institution, à 31 ans, et favorisera l’accès des plus jeunes au cours classique. Guillaume-Alphonse et Wilfrid-Bruno deviendront tous deux avocats, journalistes et ministres, l’un au gouvernement provincial, l’autre au fédéral. Quant à Adélaïde, elle décède à l’âge de 77 ans, en 1893.
Publication le 6 juillet 2023.
Références :
« Anciens moulins des bords du Meu », http://moulins-sur-le-meu.e-monsite.com/…/moulin-a-tan… consulté le 4 juillet 2023.
NANTEL BERGERON, Dominique. « Adélaïde Desjardins, une femme forte, pionnière de Saint-Jérôme, partie 1 », Espace mémoire (Histoire Archives Laurentides), printemps 2022, no 4, p. 35-37.
NANTEL BERGERON, Dominique. « Adélaïde Desjardins, une femme forte, pionnière de Saint-Jérôme, partie 2 », Espace mémoire (Histoire Archives Laurentides), automne 2022, no 5, p. 26-29.
VALLIÈRES, Marc-Gabriel. « Une famille jérômienne venue de Saint-Eustache : les Nantel », Feuille de chêne (Société de généalogie et d’histoire de Saint-Eustache), juin 2010, p. 23-25.
Dorimène Roy-Desjardins (1858-1932)
Rédaction :
Née à Sorel en 1858, Dorimène Roy-Desjardins étudie au couvent de Notre-Dame-de-toutes-Grâce situé à Lévis (aujourd’hui l’école Marcelle-Mallet). En finissant ses études, elle rencontre Alphonse Desjardins, journaliste au Canadien, quotidien conservateur de Québec. Ils se marient en 1879 à Sorel et s’établissent à Lévis où naissent leurs 10 enfants. Dès 1892, alors qu’Alphonse obtient le poste de sténographe au Parlement d’Ottawa, Dorimène s’occupe seule de la maisonnée. Elle gère les finances familiales avec brio, à tel point que son mari la surnomme « sa ministre des finances ».
Le 6 décembre 1900, le couple Desjardins fonde, dans la maison familiale, la première caisse populaire en Amérique du Nord. Prenant le nom de Caisse populaire de Lévis, elle a pour objectif de rendre l’épargne accessible aux ouvriers et aux agriculteurs dans un contexte où les banques traditionnelles ne font affaire qu’avec des industriels et des commerçants, souvent anglophones. Alphonse y est le gérant, tandis que Dorimène contribue de différentes façons au succès de la Caisse, que ce soit en rédigeant les statuts et les règlements du commerce, en signant des chèques en deçà de 500 $ ou en assurant la gérance par intérim en l’absence de son mari. Au décès de ce dernier en 1920, Dorimène collabore à l’organisation et à la création de l’Union régionale des caisses populaires Desjardins du district de Québec. Elle devient vice-patronne du Conseil de l’Union régionale des caisses populaires Desjardins et s’occupe, jusqu’à son décès en 1932, de l’expansion de la coopérative. Aujourd’hui, le Mouvement Desjardins constitue la plus grande coopérative francophone en Amérique du Nord, avec ses 7,5 millions de membres, clients et clientes. Le rôle de Dorimène Desjardins dans le succès de celle-ci est incontestable.
Publication le 7 juillet 2022.
Références :
Claude Genest, « Dorimène Roy-Desjardins — Un rôle déterminant dans la naissance des caisses populaires », Histoire Québec, vol. 14, no 1, 2008.
Société historique Alphonse-Desjardins, « Dorimène Desjardins (1858-1932) », dans Desjardins.com, juillet 2022.
Marie Poirier (1872-1964)
Rédaction :
Marie Poirier est née le 2 octobre 1872 à Saint-Georges de Beauce, fille de Joseph Laurent dit Poirier et Apolline Vachon dit Pomerleau.
À 21 ans, elle ouvre son magasin général à Saint-Benoit-Labre, pourtant mis au nom de son père et plus tard, après son mariage, à celui de son mari Alexis Laflamme. La société étant plutôt patriarcale, où les femmes n’avaient pratiquement aucun droit. Elle a tenu son commerce jusqu’au décès, en 1902, de sa belle-mère Soulange Royer. Celle-ci vivait avec eux, comme en témoignent sa donation de 1896 et le recensement de 1901 de Saint-Benoit-Labre.
C’est alors qu’elle doit abandonner son commerce. Son mari Alexis Kemener dit Laflamme acquiert un moulin à scie et à farine où il passera six jours par semaine. Elle obtient cependant une magnifique propriété située sur la rue Saint-Jean (voir photographie). Elle y élèvera sa famille nombreuse de 14 enfants, dont 4 décèderont en bas âge.
En 1945, à l’âge de 73 ans, elle subit un tragique accident qui faillit lui coûter l’amputation de sa jambe gauche. Son mari Alexis décède en 1960 et elle-même s’éteint en 1964 à l’âge de 91 ans à Saint-Benoît-Labre. Elle a exploité son magasin de 1893 à 1902, cinquante ans avant que les femmes puissent diriger leur entreprise. Elle est considérée comme la première marchande générale au Québec.
Publication le 7 juillet 2022.
Références :
Pierre Morin, société historique Sartigan, article 17 juillet 1922
Ancestry : registres de naissance, mariage, décès, recensement
Généalogie Québec : monument funéraire, cimetière Saint-Benoît-Labre
Ida Steinberg (1883-1942)
Rédaction :
Ida Steinberg fait partie de ses femmes immigrantes juives qui ont su faire preuve de débrouillardise afin de se tailler une place dans la société.
Née Ida Roth, elle naît à Szabolcs en Hongrie, le 26 janvier 1883. Mariée à 18 ans, Ida se rend bien vite à l’évidence que son mari Vilmos Steinberg (Sternberg), qui est boulanger, est un érudit et préfère se consacrer aux études hébraïques. Voyant l’opportunité de s’offrir une meilleure vie au Canada, elle immigre au pays en 1911, avec son mari et leurs quatre enfants. La vie est difficile, mais Ida réussi à économiser 200 $ afin de réaliser son rêve : celui d’ouvrir une épicerie. Le départ de son mari, en 1917, la convainc de poursuivre son ambition. Faisant fi du contexte économique de l’époque (Première Guerre Mondiale et le rationnement) et se retrouvant seule avec six enfants à sa charge, elle ouvre son premier magasin près de la rue Prince-Arthur. Étant mal situé, elle décide de déménager celui-ci sur la rue Saint-Laurent.
Développant une culture d’entreprise où le client est roi, Ida inculque alors à ses enfants l’importance qu’a celui-ci au sein de l’entreprise familiale. Elle n’hésite jamais à en donner plus que ce que le client demande, comme d’ajouter une pomme ou un biscuit à la commande de celui-ci par exemple. Elle ne lésine pas non plus sur la qualité des produits, qu’elle choisit avec soin, tout en les offrant à moindre coût que la compétition. Elle fidélise ainsi sa clientèle.
Grâce au savoir-faire et aux enseignements de sa mère Ida, Sam Steinberg reprend l’entreprise familiale avec ses frères et fait de Steinberg un empire familial, qui domine le marché de l’alimentation jusque dans les années 1980. Ida décède en 1942, léguant ainsi un modèle d’affaires qui en a inspiré plus d’un au cours des décennies.
Publication le 28 juillet 2022.
Références :
Johnstone, Ken. – Que ferait maman?… – La Patrie, 6 juillet 1952, p. 70-72. (URL : blob:https://diffusion.banq.qc.ca/7b6a5cd8-4e5b-4bc2-a1af…).
Noël, Julie. – Mme I. Steinberg, épicière. – Mémoire des Montréalais. – 2, juin 1917. (URL : https://ville.montreal.qc.ca/mem…/mme-i-steinberg-epiciere).
S.N.. – C’est arrivé en 1917 : Ouverture d’une première épicerie Steinberg à Montréal. – Bilan du siècle : site encyclopédique sur l’histoire du Québec depuis 1900. – Année inconnue (URL : https://bilan.usherbrooke.ca/…/pages/evenements/20981.html).