Après quelques années dans la seigneurie de Gaudarville, Julien Lagnel se marie, au début de 1689, avec Marie-Anne Fafard, fille du négociant en fourrures et cultivateur François Fafard et de Marie Richard.
Il conserve toujours son secret bien gardé, dans un coin de son cœur. Sa belle Catherine vient hanter son esprit dans ses moments de nostalgie. Ce qui l’amène à caresser sa croix d’argent entre ses doigts de temps à autre. Avec le temps, sa Catherine traverse l’océan Atlantique aussi. Une lettre apprend à Julien qu’un homme habite ses pensées. Pendant un instant, la jalousie fait surface chez lui. Ce qui lui montre qu’il éprouve encore des sentiments pour sa belle Catherine.
Au fil des années, Marie-Anne lui donnera plusieurs enfants, dont trois fils et quatre filles. Julien tente sa chance en ouvrant sa boutique de cordonnerie sur le chemin menant de la Basse-Ville à la Haute-Ville de Québec. Il recrute un engagé pour le seconder. L’entreprise n’est pas viable, ce qui l’oblige à prendre une décision crève-cœur.
Le fondateur de la lignée portant le patronyme des familles Laniel dit Desrosiers, se déplace dans la vallée du Saint-Laurent avec sa famille tout en pratiquant son premier métier, celui de cordonnier.
Nous sommes en 1703. Marie-Madeleine, l’aînée des filles, est atteinte de la variole. Dans l’ensemble de la colonie, de 1000 à 1200 personnes succombent à cette terrible maladie. Ce qui représente environ 80 décès par 1000 habitants. La pandémie est une des plus meurtrières que la Nouvelle-France ait connues. Marie Anne est enceinte de son huitième enfant. La voisine, madame Baron, agissant comme sage-femme, est surprise de ce qu’elle découvre au moment de l’accouchement.