Fort de ses diplômes et récompenses en musique et en dessin, et grâce à de généreux mécènes, Onésime Lamothe peut poursuivre des études de musique à Paris. Mais un problème de surdité, qui s’avérera temporaire, l’oblige à changer d’orientation. Ses espoirs d’entrer au Conservatoire de musique s’évanouissent. Heureusement, ses talents en dessin, en modelage et en peinture lui permettent d’être accepté comme élève dans la section Sculpture de l’École nationale des beaux-arts de Paris. Il aura comme maître Jean-Antonin Injalbert, qui se mesure alors au géant qu’est Auguste Rodin. Ce grand saut marquera à jamais son cheminement artistique.
Si quelqu’un joue du piano, on le dit pianiste, mais lorsque ses contributions touchent plusieurs domaines, il est légitime de parler d’artiste créateur.
Après avoir retracé la vie de cet homme, je ne peux m’empêcher de citer Maupassant: «Il aime et doit aimer frénétiquement ce qu’il enfante. Aux heures de production, il ne songe ni à l’or ni à la gloire, mais à l’excellence de son oeuvre. Il frémit aux trouvailles qu’il fait, s’exalte comme hors de lui-même, devenu une sorte de machine intellectuelle à produire le beau.» 
Mais convoiter le beau n’est-il pas un travail de production effectué avec ses mains, sa tête et son coeur? Aussi, l’adresse et la minutie, l’imagination et les émotions l’ont guidé toute sa vie. En effet, ces qualités se sont concrétisées dans toutes ses réalisations artistiques. Il n’a jamais fini d’étonner par la multiplicité de ses talents.
Que retenir de sa vie? Il a fait ce qu’il aime, et a aimé ce qu’il a fait.
Bonne lecture!
Jean-Pierre Chartier