Acteur majeur de l’histoire gaspésienne, l’agronome Louis Bérubé (1897-1980) a joué un rôle déterminant dans le renouveau de la pêche maritime québécoise au XXe siècle. Il a d’abord mené un long combat pour émanciper les pêcheurs asservis par les compagnies anglo-normandes depuis le XVIIIe siècle.
Allié de François-Xavier Jean, premier évêque de Gaspé, Louis Bérubé participe à la création du premier mouvement coopératif des pêcheurs (1923-1933). Puis, avec François-Xavier Jean, il fonde en 1938 l’École supérieure des pêcheries de l’Université Laval. Du même coup, il collabore à la relance des coopératives qui seront vite fédérées sous l’égide de Pêcheurs-Unis de Québec, une entreprise de production qui deviendra rapidement le chef de file de l’industrie.
En 1948, il pose les fondements de l’École d’apprentissage en pêcheries de Grande-Rivière qui a formé des générations de marins-pêcheurs, d’ouvriers et de techniciens pour la pêche et l’aquaculture. Le grand mérite de Louis Bérubé est d’avoir permis aux pêcheurs gaspésiens d’accéder à la modernité, et d’en arriver à contrôler une partie importante de l’industrie jusque-là dominée par des compagnies d’origine étrangère.
Louis Bérubé s’est ouvert très tôt à l’international. On lui doit d’avoir inauguré les coopérations en océanographie des pêches avec la France, et en technologies des aliments avec des organisations américaines. Mais son engagement dans l’aide aux pays en développement en Asie et en Amérique latine fut plus décisif.
Au-delà du récit de vie, cet ouvrage permet de lever le voile sur les événements importants qui ont jalonné l’évolution de nos pêcheries entre 1922 et 1985.