XVIIIème siècle

Marie-Marthe Neveu (1744-????)

Rédaction : André Gousse de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly

Les guerres et les conflits déchirent notre planète. Les habitants de la seigneurie de Chambly ont subi les horreurs de la guerre il y a longtemps.

Née en 1744 à Saint-Mathias-sur-Richelieu, Marie-Marthe Neveu grandit entourée d’histoires de soldats. Son père Louis Neveu en est probablement un. Le père et le grand-père de sa mère, Marie-Anne Bourdet, ont été soldats. Son parrain est un sergent du fort Chambly et l’époux de sa marraine, un autre sergent.

Elle sait à quoi s’attendre lorsque qu’à 16 ans elle épouse Yves Bouillette le 5 mai 1760 à Chambly. Celui-ci, 24 ans, soldat au fort Saint-Jean, vient d’obtenir la permission de se marier et de s’établir à Chambly. La guerre qui dure depuis cinq ans s’achève. À la paix, ils pourront élever une famille sur leur terre.

Mais le destin est cruel pour Marie-Marthe et son époux. Le fort Chambly tombe le 1er septembre 1760. Leur terre est dévastée par les Anglais. Ils perdent toutes leurs possessions. Prisonniers de guerre, ils sont amenés à New York. Un navire les conduit en France en février 1761. Bouillette, blessé deux fois pendant la guerre, doit être hospitalisé dès leur arrivée. Marie-Marthe se retrouve seule dans une ville qu’elle ne connait pas, sans ressources, sans famille pour la soutenir.

Lorsque Bouillette sort de l’hôpital, il a raté l’occasion de se faire inscrire sur la liste des invalides pour toucher une maigre pension. Il réussit à présenter une demande en 1769. Le couple a maintenant deux enfants d’un et trois ans. Ne sachant aucun métier, ils sont réduits à la plus grande misère « sinon la chétive et misérable ressource que de filer de la laine ».

Marie-Marthe Neveu et son mari Yves Brouillette disparaissent ici dans les brumes de l’Histoire. Celui-ci n’a pas été admis à la demi-solde. Marie-Marthe n’est pas revenue terminer sa vie à Saint-Mathias où la paix règne depuis ce jour de septembre 1760.

Publication le 30 novembre 2023.

« La gueuse » par Jean-Pierre Norblin, 1787, Bibliothèque nationale de France

Marie-Barbe Loiselle (1750-1817)

Rédaction :

L’héroïsme de certaines femmes sort de l’ombre grâce au travail d’enquête de personnes passionnées. C’est le cas de Marie-Barbe Loiselle, agente d’information durant l’invasion américaine de 1775-1776 dont le parcours fascinant a été dévoilé par José Doré : historien, guide et conférencier.

Née à Québec en 1750, Marie-Barbe Loiselle a 25 ans lorsque les troupes américaines envahissent le quartier de Saint-Roch où elle réside. C’est à ce moment qu’elle aurait accepté de servir la Couronne britannique en tant qu’espionne. Démasquée en janvier 1776, elle fut emprisonnée. Après être parvenue à s’enfuir, elle fournit d’autres renseignements stratégiques aux autorités coloniales concernant les déplacements et les effectifs des troupes américaines. Est-ce que ces renseignements ont joué un rôle décisif dans la victoire britannique? C’est difficile à dire, mais soulignons qu’elle est l’une des rares femmes à s’être fait octroyée une pension à vie pour services rendus.

Après la guerre, il est possible que celle que l’on surnommait « Mademoiselle Baboche » ait souffert de symptômes dépressifs ou post-traumatiques puisqu’on apprend qu’elle est, selon le vocabulaire de l’époque, « absente d’esprit depuis quelques mois » et qualifiée d’infirme. Elle ne s’est jamais mariée ce qui ne l’empêcha pas de mettre au monde trois enfants et de vivre sous le même toit que le père de sa fille cadette. Elle meurt en 1817, un an après le décès de son « conjoint de fait », un marchand protestant du nom de James Tod.

Publication le 17 novembre 2022.

Détails d’une carte qui situe l’emplacement du quartier Saint-Roch par rapport à la ville fortifiée de Québec lors de l’Invasion américaine tiré de Plan of the city and environs of Quebec, with its siege and blockade by the Americans from the 8th of December,to the 13th of May, 1776. [1776] Map. https://www.loc.gov/item/gm71000606/.

Références :
José Doré, « Mademoiselle Baboche, héroïne oubliée du quartier Saint-Roch », Monsaintroch, 11 novembre 2018. https://monsaintroch.com/…/mademoiselle-baboche…/


XIXème siècle

Ernestine Champagne (1880-1919) et les Nursing Sisters

Rédaction :

Née en 1880 à Saint-Eustache, Ernestine Champagne suit une formation à l’école d’infirmière de l’Hôpital Notre-Dame et gradue vers le moment du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Elle s’enrôle à Montréal le 23 mars 1915, en tant qu’infirmière militaire, parmi les Nursing Sisters. Celles-ci sont surnommées les « oiseaux bleus », à cause de leur uniforme bleu et de leur voile blanc. Elles forment une unité canadienne-française au sein des Forces étrangères canadiennes. Ernestine travaille au Stationnary Hospital n°4 et plus tard au General Hospital n°8, situés à Saint-Cloud en France.

Les Nursing Sisters travaillent plusieurs jours consécutifs sans repos, jusqu’à l’épuisement, pour essayer de sauver leurs patients blessés par l’ennemi. Soldats victimes de blessures causées par des éclats d’obus, ils ont des hémorragies, ils subissent des amputations. S’ils réussissent à se rétablir sans trop de séquelles, les soldats qu’elles soignent sont renvoyés au front, cette fois pour y mourir comme chair à canon.

Pour sa part, Ernestine a travaillé au front pendant un peu plus d’un an, mais sa santé s’est détériorée au cours de l’année 1916, probablement dû aux mauvaises conditions de travail. En novembre, on lui diagnostique les premiers symptômes de la tuberculose. Elle est renvoyée à Montréal au printemps 1917 pour y être soignée, puis au sanatorium de Sainte-Agathe pour les tuberculeux. Rien n’y fait : atteinte aux deux poumons, Ernestine succombe à la maladie le 24 mars 1919. Elle est une des 50 et quelques infirmières à décéder en service durant la Grande Guerre. Elle est enterrée au cimetière de Saint-Eustache, et sa tombe mentionne qu’elle a été « décoré par la France pour actions méritoires ».

Coupure de l’article de journal annonçant le décès d’Ernestine Champagne. La Patrie, 25 mars 1919, p. 11.

Publication le 10 novembre 2022.

Pierre tombale militaire d’Ernestine Champagne au cimetière de Saint-Eustache. Photo de Vicki Onufriu.

Références :

  • « Mlle E. Champagne est décédée hier », La Patrie, 25 mars 1919, p. 11 [consulté le 9 novembre 2022 sur BAnQ numérique].
  • Yves Landry, « Le coin du fureteur : Ernestine Champagne, infirmière », Feuille de Chêne (Société de généalogie et d’histoire de Saint-Eustache), vol. 12, no 1 (mars 2009), no 2 (juin 2009), no 3 (septembre 2009), et no 4 (décembre 2009).
  • Mélanie Morin-Pelletier, « Des oiseaux bleus chez les Poilus : les infirmières des hôpitaux canadiens-français postés en France, 1915-1919 », Bulletin d’histoire politique, vol. 17, no 2, hiver 2009.

Blanche-Olive Lavallée

Rédaction : Musée du Fort Saint-Jean, texte tiré et adapté de l’exposition Souvenirs vivants; Les Canadiens-français et la Grande Guerre.

Originaire de Montréal, Blanche-Olive Lavallée décide de poursuivre des études en soins infirmiers et obtient son brevet de l’Hôtel-Dieu au printemps 1915. À ce moment-là, la Première Guerre mondiale fait rage en Europe depuis presque un an. Animée d’un vif sentiment patriotique, Blanche-Olive se porte volontaire et intègre le Corps médical de l’armée canadienne. À 23 ans à peine, elle arrive donc en France et vient en aide aux soldats blessés sur le front.

Surnommées les oiseaux bleus en raison de la couleur de leurs uniformes, les infirmières canadiennes apportent un soutien précieux aux médecins dans les hôpitaux militaires. Elles détiennent un grade d’officier, fait alors unique et sans précédent dans tout l’Empire britannique. Elles sont également logées et nourries, mais les conditions de travail sont difficiles. La durée du service peut régulièrement atteindre 24 à 48 heures consécutives! Les infirmières sont ainsi souvent victimes d’épuisement lié à cette surcharge de travail. C’est le cas de Blanche-Olive qui est rapatriée en 1917 à la suite de problèmes de santé.

Après la guerre, Blanche-Olive Lavallée reçoit la médaille d’argent des Épidémies décernée par la France, en reconnaissance aux différents gestes de secourisme et de dévouement auprès des blessés et de la population française.

Publication le 27 novembre 2023.

Bibliothèque et Archives Canada, e011162549-v8
http://central.bac-lac.gc.ca/.redirect?app=fonandcol…

XXème siècle

Irma Levasseur et la Première Guerre Mondiale

Rédaction :

Nous la connaissons comme fondatrice des hôpitaux Ste-Justine de Montréal et Enfant-Jésus de Québec. Qu’en est-il de l’engagement du Dr Irma Levasseur durant la Première Guerre mondiale?

En 1915, son choix est fait. Elle a décidé de répondre à l’appel du gouvernement de Londres qui a besoin de médecins pour combattre l’épidémie de typhus exanthématique qui sévit en Serbie.

Elle a 38 ans. Elle partira en compagnie de quatre autres médecins sur le SS Philadelphia à partir de New-York. La traversée sera très difficile d’abord secouée par une terrible tempête puis par les manœuvres délicates pour déjouer les attaques allemandes. Aussitôt arrivée à Londres, il faut repartir pour Belgrade et enfin arriver à Kragujevac, là où se trouvent les plus grandes fabriques d’armes du pays.

Elle y rencontre le Dr Susan Duncan qui mourra elle-même du typhus quelque temps plus tard. C’est son premier choc. Plusieurs autres soignants en mourront d’ailleurs.

La tâche sera éprouvante, elle doit immuniser la population tout en soignant les soldats et civils touchés par le virus dans des conditions exécrables : peu de médicaments, peu d’eau et de nourriture et les couvertures manquent. Tout cela dans une salubrité douteuse.

Elle y restera deux années. Bientôt les forces allemandes seront à leur porte et les obligeront à quitter. Le déménagement sera difficile et périlleux vers l’Adriatique.

Il faudra traverser les montagnes dites maudites à pied et dans la neige. Ils y parviendront , Irma est dans un épuisement extrême proche de l’inconscience. Elle sera transportée à Corfou en Grèce. C’est au bout de six semaines qu’elle sortira d’un état comateux. Remise sur pied, après une longue convalescence, elle décide de servir pour la Croix-Rouge à Paris jusqu’à la fin de la guerre.

C’est une héroïne exceptionnelle, courageuse remplie d’humanité. Son travail lui a valu les éloges du gouvernement serbe

Serbian_retreat_through_Albanian_mountains,_1915.jpg tiré de http://www.historyplace.com/…/serb-troops-outbreak.htm

Publication le 23 novembre 2023.

Inspirée de sa photo de graduation de l’Université St-Paul du Minnesota, Dre Irma, le stéthoscope accroché au cou, portait les enfants qu’elle soignait sur son cœur. En arrière-plan, on peut deviner son premier hôpital de la rue Saint-Denis à Montréal.
Œuvre résalisée par Myrtha Pelletier
Titre: Dre Irma LeVasseur
Dimensions: 36×24 pouces
Médium: acrylique sur toile de coton.

Références:
Karine Gagnon, Irma s’en va-t-en guerre, 2023, Septentrion p. 96-237.

Le Service féminin de l’Armée canadienne

Rédaction :

La création du Service féminin de l’Armée canadienne au cours de la Deuxième Guerre mondiale est un jalon dans l’histoire de la participation des femmes à la vie militaire canadienne.🇨🇦

En septembre 1939, le Canada est entré en guerre. En quelques mois, des dizaines de services féminins non officiels, formés de milliers de membres, se sont organisés dans tout le pays, affirmant à juste titre que leurs membres feraient d’excellentes recrues.

Le 13 août 1941, le gouvernement a autorisé la formation du Service féminin de l’Armée canadienne le Canadian Women’s Army Corps ou CWAC.

Le 13 mars 1942 les autorités militaires intégrèrent le service féminin à l’armée canadienne.

Élizabeth Smellie fut le premier officier administrateur du CWAC puis lui succéda le lieutenant–colonel Joan Kennedy avec le titre de directrice du CWAC. En avril 1944, Margaret Eaton a assumé le commandement à titre de directrice générale jusqu’en octobre 1945.

Une unité d’élite fut formée à Montréal, les recrues suivaient un entraînement d’un mois à Sainte-Anne-de-Bellevue. La sergente Marie Frémont donnait un cours de premiers soins en français. La sergente Thérèse Mercier servait également comme instructeur tout comme la sergente Yvonne Lantagne responsable du cours de cartographie. La lieutenante Marcelle Delage commandait un peloton et la caporale Rose Roy agissait comme assistante du quartier-maître.

En tout, environ 3000 femmes ont servi le Canada outre-mer. En dépit du désir de nombreuses femmes de demeurer dans l’armée, le Service féminin de l’Armée canadienne a été dissous le 30 septembre 1946. En cinq ans, 21 624 Canadiennes ont servi au sein du CWAC. Leur exemple a permis plus tard l’intégration des femmes dans les forces armées canadiennes d’après-guerre.

Publication le 9 novembre 2023.

Références:

𝐿𝑎 𝑓𝑒𝑚𝑚𝑒 𝑐𝑎𝑛𝑎𝑑𝑖𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑝𝑒𝑛𝑑𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑆𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒 𝐺𝑢𝑒𝑟𝑟𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑖𝑎𝑙𝑒, une conférence de Ginette Charbonneau

Rédaction :

En novembre 2022, la Société de généalogie et d’histoire de Saint-Eustache (SGHSE) organisait une conférence intitulée « La femme canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale », présentée par l’historienne Ginette Charbonneau. Cette activité se tient dans le cadre de la semaine nationale de la généalogie.

Madame Charbonneau explique que durant la Deuxième Guerre mondiale, les femmes au foyer doivent éviter le gaspillage alimentaire, en consommant moins et judicieusement. En effet, le maximum de denrées et autres produits doit être expédié pour les soldats au front. En 1941, on commence à faire du rationnement pour limiter l’achat de sucre, de thé, de café, de beurre et de viande, entre autres. Les femmes s’adaptent aux restrictions en utilisant des produits de rechange dans leurs recettes et en faisant du cannage pour conserver les aliments. Elles doivent aussi limiter l’achat de tissus et de biens fabriqués en métal, et restreindre la consommation d’électricité.

Par ailleurs, les femmes sont appelées à remplacer les ouvriers masculins partis à la guerre. Elles sont engagées à la ferme, mais aussi dans les usines qui fabriquent des munitions, des bombes et des chars blindés. Il semble que les patrons hésitaient à les engager. Cependant, celles-ci démontrent leur rapidité et leur minutie dans l’accomplissement de leurs tâches. D’autres gens réprouvent le travail des femmes : cela menacerait leur moralité et leur vie de famille, et risque de les masculiniser. Comme le besoin de main-d’œuvre se fait sentir, plusieurs milliers de femmes sont tout de même embauchées, et la plupart travailleront jusqu’à la fin de la guerre.

Finalement, les femmes s’engagent aussi dans les Forces armées canadiennes. Alors que durant la Première Guerre mondiale elles ne pouvaient qu’être infirmières, dans la Seconde, elles ont le choix de plusieurs emplois comme couturières, conductrices de camions, mécaniciennes, ambulancières et cuisinières. Elles choisissent de s’enrôler dans trois divisions de l’armée : l’armée de terre, les forces de l’air et la marine. Les critères d’engagement sont semblables : être âgée entre 18 et 45 ans, être en bonne santé, mesurer plus de 5 pieds, avoir une 8e année d’école, et ne pas avoir d’enfant de moins de 16 ans à charge. Cependant, aucune de ces femmes ne sont engagées dans les combats; elles ne sont là que pour remplacer un homme qui pourra aller combattre.

Nous en avons beaucoup appris sur les difficultés que toutes ces femmes ont eu à affronter.

Ginette Charbonneau avant la conférence

Publication le 24 novembre 2022.

Publicité sur les femmes canadiennes dans l’armée. Domaine public.

Nicole Juteau (1954- )

Rédaction :

Née en 1954, dans la région de Montréal, Nicole Juteau fait partie des trois premières femmes à être acceptées à l’Institut de police du Québec (aujourd’hui École nationale de police du Québec) en 1973. N’ayant aucun passe-droit, elle et ses collègues féminins s’intègrent sans difficulté à la cohorte majoritairement masculine. Les tests physiques sont les mêmes pour tout le monde et Nicole Juteau réussit même à surpasser ses collègues masculins dans ces épreuves.

Embauchée en juin 1975 par la Sûreté du Québec, elle doit faire face à de nombreux défis dès son arrivée. En effet, comme le règlement no 7 de la Loi de police ne fait aucune mention des candidates féminines et qu’il faut être un homme, mesurer 5 pieds 8 et peser 140 livres, Nicole Juteau doit attendre la modification de celle-ci, à la fin de l’été 1975, afin de pouvoir exercer ses fonctions. En attendant, on lui fait faire du travail de bureau. Un autre défi se présente à elle : l’uniforme. Comme ce dernier est confectionné pour les hommes, elle doit alors porter des vêtements trop grands pour elle. Elle doit également faire face aux jugements de certains de ses collègues qui peinent à voir des femmes intégrer les services policiers.

Affectée au poste de la Sûreté du Québec à Shawinigan comme patrouilleuse, quelque temps après son assermentation, elle devient, en 1981, agente double, et ce, pendant 18 ans. Prenant sa retraite au tournant des années 2000, Nicole Juteau voit son embauche à la Sureté du Québec s’inscrire au Répertoire du patrimoine culturel du Québec du ministère de la Culture et Communications du Québec à la fin de l’année 2020. Une biographie, écrite par Annie Roy est publiée par les Éditions Druide en octobre 2022 sous le titre La téméraire.

L’arrivée de Nicole Juteau au sein des forces constabulaires a tracé la voie à de nombreuses jeunes filles qui désirent poursuivre leur rêve.

Publication le 3 novembre 2022.

Page couverture de la biographie de Nicole Juteau et écrite par Annie Roy. L’ouvrage est publié aux Éditions Druide.

Références :